Bonjour à tous,
Vous êtes nombreux à avoir entendu parler de la Ferme Tournesol, aussi bien dans les réseaux de l’Atelier Paysan que dans le réseau de l’autonomie énergétique, de l’agriculture bio et paysanne en générale. Pourquoi ? Parce que cette ferme, depuis sa naissance il y a une dizaine d’année, est devenue emblématique pour beaucoup, regorgeant d’un fourmillement de bricoles, d’autoconstructions en tout genre.
Le professeur Tournesol n’a rien inventé dirait-il, il a simplement adapté diverses technologies à la mesure de sa ferme, de ses ambitions et de ses besoins primordiaux. Parmi les créations que l’on a pu noter, il y a eu évidemment certains outils de l’Atelier Paysan désormais rouillés et usés par la terre, il y a eu de nombreuses recherches sur des applications agricoles de l’Arduino (électronique libre), il y a eu la construction d’un four solaire parabolique de 6 ou 7 mètres de haut paraissant sortir d’une expédition spatiale, il y a eu une serre tropicale où poussent des bananes à 700m d’altitude, un réacteur Jean-Pain qui transforme en un long et progressif travail la matière végétale en chaleur domestique, une four à pain métallique monté sur une roulotte de marché, une ribambelle de réflexions sur l’optimisation énergétique du lieu dont la star reste l’installation de Biogaz qui fît l’objet d’un livre...
La liste est longue, nous n’allons pas tout passer en revue, mais il ne faut pas non plus oublier que ce lieu se voulant être libéré de l’emprise d’une technologie non-maîtrisable, est avant tout une terre cultivée dans une optique d’autonomie alimentaire. Miel, légumes, arbres fruitiers, fromage de chèvre, volaille, truite, cochon, orge, lentille, blé... autant de choses qui témoignent du caractère total, autant dans l’indépendance énergétique qu’alimentaire.
Mais ne perdons pas de temps à regarder ce qui a été fait. Car aujourd’hui, la ferme Tournesol n’est plus telle qu’on l’a connue. Elle est partie en fumée cet été, à cause d’une batterie défectueuse made in china. De grandes flammes ont mangé la maison, l’atelier, le bâtiment d’élevage, de nombreuses installations, et ces flammes n’ont laissé derrière elles qu’un tas de désolation carbonisée, suintant et fumant du souvenir des dix années de labeur alors écoulées. C’est ainsi que vont les choses, de la pluie poussent les arbres et de la sécheresse s’accumulent les nuages...
A présent, nous pouvons nous tourner vers le lendemain : la reconstruction. Quelques semaines après l’incendie, les plans de la future ferme Tournesol sont faits. Le calendrier est d’ores et déjà imaginé pour que la construction commence au printemps prochain. Et dans la continuité de ce qui a été fait jusque-là, par l’accumulation de dix années d’expérience et sur la route d’une ambition toujours croissante, le projet de reconstruction aura l’aspect proche d’une serre, un grand volume vitré d’une surface de 800 m² au sol qui abritera les légumes en même temps que les animaux et l’habitation. L’objectif est de palier au froid hivernal qui dure pendant six mois en partageant la chaleur des corps et de la terre.
Voici un premier jet de ce que deviendra prochainement la reconstruction de la ferme.