On parle bien là de moissonneuse batteuse, et en l’occurrence, ‘’mini’’ en est son meilleur qualificatif.
C’est à la suite d’un appel de l’INRAE de Rennes que je prends la route pour aller rencontrer cette étonnante machine.
J’avais ouïe dire que de telles machines étaient produites plus à l’est (ou presque aussi loin à l’ouest) mais sans jamais en avoir rencontré.
L’INRAE Antenne BAGAP a fait acquisition de cette machine en 2015, pour un peu moins de 5000€. Importé de Chine via les États unis, c’est pas moins de 25000km que cette moissbat’ de marque BOAZ, a parcouru pour arriver à bon port (de Brest!).
L’achat de cette machine s’est justifié par son faible coût, son faible encombrement, sa facilité de nettoyage (essais expérimentaux) et surtout, sa capacité à exploiter de petits rangs (<1m20)
Après une première mise en service, les technicien·nes se rendent vite compte des différents problèmes inhérents à ce genre de machines. Il en découle 5 longues années de remise au garage.
La sécurité :
- Absence de coupe circuit, pas d’arrêt d’urgence non plus. En effet, en cas de chute du machiniste, la machine poursuit sa route comme si de rien était.
- Absence d’arceau anti-retournement. Reste à savoir si c’est un réel souci au vu de l’installation du conducteur·ice sur son siège déporté à l’arrière ?
- Absence de protections sur certaines courroies, notamment sur l’entraînement du rabatteur, élément qui devient dangereux lorsque l’opérateur·ice peut aller et venir à sa guise autour de la machine en mouvement..
- En cas de problème, pas facile de trouver un·e mécano qui voudra bien mettre le nez dans cette machine pour y apporter des modifications, de peur sûrement de se retrouver en mal de pièces ou pire encore, de rendre la machine inopérante.
- Pas facile non plus de trouver les bons réglages voir d’apporter de nouveaux réglages pour cultiver des céréales ou autres plantes que l’on ne retrouve pas en Asie.
Quelques modifications simples ne permettraient-elles pas de mettre à porter de tous les paysan·nes ce type de machine à tout un chacun·es ? C’est cette question qui va prochainement trouver réponse dans nos ateliers (paysan-ne) afin de rendre cette machine compatible au besoins de l’INRAE, tant au point de vue technique que sécuritaire.
Il y a semble t’il dans nos modèles agricoles, une demande pour l’utilisation de ce genre de machine. De la récole d’engrais verts coté viticole à la récolte de plantes aromatiques et médicinales ou encore des paysan·nes boulanger-ères cultivant ou affinant une série de semence population.. et j’en passe !
Certaines machines de ce type sont peut-être déjà à l’œuvre sur le territoire, si tel est le cas, n’hésitez-pas à en témoigner !
D’avance merci à tous.