Bâtiment d'élevage en grumes de bois et pierre sèche

Selene AP
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Bâtiment d'élevage en grumes de bois et pierre sèche

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INTRODUCTION

Christian a repris la ferme familiale, où ses parents avaient travaillé jusqu'en 1968-70. L'installation sur la ferme familiale lui a permis d'atteindre la SMI (surface minimum d'installation) avec seulement 200 ruches.

L'élevage a donc fait partie de la ferme du tout début, mais si au principe c'était des brebis, maintenant Christian et Catherine se sont tournés vers l'élevage des vaches. Les difficultés rencontrées pour concilier l'élevage des brebis avec l'apiculture, ont déclenchées ce changement. En effet, malgré des techniques de protection, les brebis mangeaient les arbres mellifères plantés dans les pâturages où étaient censés butiner les abeilles. De plus la présence de nombreuses zones humides sur la ferme posait des problèmes sanitaires récurent sur le troupeau ( piétain, douve, strongle, miases,...).

La ferme avait donc besoin d'un bâtiment pour stocker la paille, poser un cornadis, abriter les vaches et récupérer le fumier. Christian nous fait part qu'un bâtiment en kit aurait probablement été moins cher que ce que son fils et son ami ont construit, mais en termes qualitatifs, esthétiques et d'apport en compétences, rien n'équivaut cette étable.
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CONTEXTE

Historique :

Ferme familiale jusqu'en 1968-70. Christian s'installe en 1983 en apiculture (200 ruches) et élevage avec 110 brebis. Au début tout le travail de mise en place des cultures était fait avec un cheval, mais il se rend tout de suite compte que de cette façon n'a pas le temps pour s'occuper des abeilles.
Avec l'arrivée de Catherine, les brebis sont substitués par des vaches et la ferme se concentre sur la production de miel avec 400 ruches. Ils embauchent un salarié pour s'occuper de l'élevage, des cultures et des noyers.
En 1988 la miellerie est ouverte au publique avec en vente directe pas seulement du miel, mais aussi des produits transformées. Pour finir ils ont mis en place un gite pour 15 personnes et des stages de musique et de sculpture sur bois.

Nature de l'exploitation et des surfaces :
400 ruches (en transhumance)
20 ht de prairies ( vaches galloway = une 10aine de mères, 8 bêtes à l'abattoir /an )
2 ht noyers (avec quelque châtaignier)

Commercialisation : vente directe sur place, en colis et revendeurs. Ils participent également à des salons pendant l'hiver et au marche de Noël de Lyon.

CONSTRUCTION
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Coût global : 30.706 €

détail des couts :
Béton – 1.500 € (trois bétonnières)
Sciage bois (scierie mobile) - 546 €
Gasoil – 200 €
Quincaillerie – 300 €
Tuiles – 60 € (les autres de récup)
Zinguerie – 2.000 €
Ciment, sable et graviers – 600 €
Usage matériel – 1.000 €
Heures de travail pour les 5 mois de construction (deux personnes) – 20.000 €

(236 € / m² au sol)


Projet initial : L'idée de Christian et Catherine était d'avoir un bâtiment qui s'intègre dans le territoire, avec des matériaux locaux (pierre et bois facilement trouvable dans les alentours de la ferme). La fonction de l'étable, qui est en place depuis 2 ans, est à la fois de nourrir les vaches sous un abris et d'avoir un point de récolte pour le fumier. Sa récolte permet de fertiliser les prairies et évite un excès de matières organiques dans le parc où les bêtes sont affouragées l'hiver. Le bâtiment est paillé avec du bois déchiqueté et nettoyé avec un godet attelé au tracteur (les logettes sont nettoyées à la main, en pelletant le fumier dans l'espace central).
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Conception : Autoconception totale des espaces. Les permis de construire a été établi par un architecte.

Superficie : 130 m² sur deux niveaux. A l'étage peuvent être stockées une 50aine de balles rondes (sur une couche).

Choix de conception :

- Le bâtiment est construit contre la colline pour ne pas cacher la vue.
- L'espace était déjà assez plat pour accueillir le bâtiment, juste un petit décaissement.
- Au RDC on trouve deux espaces avec cornadis centrale où Christian fait tomber les bottes rondes de l'étage, par une trappe (environ 1,5 m de largeur) directement dans le couloir d'alimentation.
- Les entrées du bâtiment font environ 3 m pour permettre au tracteur de rentrer pour le nettoyage.
- Sur les deux cotées ont été construite des logettes pour les veaux.
- A l'étage stockage des bottes.
- Dans le mur Est, un arc accueille l'abreuvoir pour les vaches.
- Pour faire le terrassement, Christian a acheté une pelleteuse d'occasion. Celle ci a servi pour la pose de la charpente.
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Choix constructifs :

- Fondations en béton jusqu'à 1 m d'hauteur (pour éviter d'abimer le mur et le godet lors du nettoyage).
- Le mur contre-terre est réalisé en pierre sèche.
- Une feutrine anti-racine est mise en place entre le mur en pierre sèche et la terre de talus pour empêcher que ces deux se mélangent en créant une poussée qui pourrait facilement faire tomber le mur (l'anti-racine empêche le mélange, mais laisse passer l'eau).
- les autres murs sont toujours en pierre avec un mortier à la chaux.
- Les poteaux sont assemblés de manière différente selon la position et le rôle qu'ils ont : enfoncés dans la terre (60 cm profondeur), encastrés avec platine dans un plot béton, encastrés dans une semelle filante en béton, posés sur une semelle d'assise ou posés directement sur le muret en pierre.
- Charpente en grumes de châtaigner, assemblage traditionnel tenon-mortaise.
- Pannes en grumes de châtaigner.
- Suivent chevrons et liteaux sciés sur place.
- Les tuiles sont mises en place sans pare-pluie (les vents dominants sont plutôt west-est donc pas de risque de remonté d'eau le long des tuiles).

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Ergonomie :

Les choix de conception du bâtiment ont été faites dans une logique d'ergonomie du travail.
Les balles rondes peuvent descendre de l'étage avec facilité et sans devoir porter du poids.
Les fondations jusqu'à 1 m d'hauteur permettent le nettoyage au godet, sans abimer le bâtiment ou le dos du paysan-ne.
POUR ALLER PLUS LOIN

site de la ferme

document sur l'autoconstruction d'un bâtiment d'élevage
document sur la conception d'un bâtiment d'élevage

exemples de bâtiments d'élevage :
Ici, ici et ici

exemples bâtiments et hangars en grumes :
ici, ici et ici
Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur “L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroÉcologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), dont la FNCUMA, la FADEAR, l’InterAFOCG, AgroParisTech et le CIRAD sont partenaires.

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