Transmission de la Ferme d'Arfeuilles (69)

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Richard Huttier
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Transmission de la Ferme d'Arfeuilles (69)

Message par Richard Huttier »

Analyse d'un cas en cours de reprise
Cas d'une cession peu facilité par le cédant
Bâtiment complexe, ancien, disloqué
Comment repenser une vielle ferme pour une nouvelle installation ?


Samuel et Sandrine sont deux nouveaux paysans à Chaussan. Ils s'installent au 1er janvier 2019 en maraîchage et en atelier PPAM, avec un projet de ferme pédagogique dans le coin de la tête, pour plus tard. Ils reprennent une vielle ferme de maraîchage et de petits fruits (plus de la transformation en confiture et sirop). Il faut souligner que l'ancien exploitant de la ferme était locataire. Il est resté 20 ans sur la ferme puis c'est acheté des terrains attenants pour y construire sa maison et un hangar agricole, afin de continuer son activité comme propriétaire. La ferme d'Arfeuilles est restée ensuite 3 ans sans activité, puis Samuel et Sandrine sont arrivés.
Leur projet d’installation repose sur la location de la vielle ferme, avec leur habitation intégrée, et la culture de 2 ha en 3 lots. Sur le premier, ils y ont installé 4 serres tunnels (8x34m) en ogive, et on y trouve leurs PPAM. Les deux autres lots sont du plein champs bio. Ils souhaitent commercialiser en vente directe, via une soixantaine de paniers et enfin avec de la livraison chez des épiceries sur Lyon.

Samuel à utilisé sa DJA pour les serres et l'irrigation. Il souhaite mécaniser l’installation maraîchère avec tracteur, bineuse, herse, etc. Un petit investissement pour de la transformation PPAM pour des tisanes, du vinaigre et de l'huile est également envisagé, contrairement à la transformation de légume qui est écartée.

L'ancienne ferme dans laquelle ils s'installent est un ensemble de plusieurs constructions accolées, construites successivement au gré de besoins spécifiques. Il en résulte des caves aux accès compliqués, des sols en pente et des circulations contraintes et biscornues. À cela, il faut rajouter la proximité de l'ancien locataire exploitant, qui a désormais sa propre ferme, et qui traîne un peu pour vider les lieux de ses affaires : cela complique les relations humaines.
Samuel et Sandrine ont imaginé les aménagements de leur activité afin de tirer parti au mieux de l'existant. Les vielles caves, malgré leur accès difficile serviront de stockage pomme de terre et de courgerie. L'espace le plus libre et le moins contraint, l'écurie, accueillera une grande chambre froide de 20 m² et l'aire de lavage et de conditionnement. Un séchoir à PPAM va être improvisé dans une vielle chambre à l'étage attenant à l'écurie, avec l’installation d'un deshydratateur et d'un ventilateur. En dernier lieu, un séchoir à oignons existant va continuer à être utilisé. Il ne dispose pas d'accès de plein pied. L'ensemble de ces accès difficiles ne sont pas ergonomiques. Il est possible de les aménager moyennant beaucoup d'adaptation (treuils, chariots, rampes). Ils n'ont pas encore été envisagés, car tout au fond d'une liste de choses à faire impérativement pour la démarche d’installation s'est invité.

Dans l'étude de cas précédente, nous avons vu avec quelle facilité une exploitation laitière à pu être transmise à deux maraîchers, très rapidement opérationnels. On voit ici avec cet exemple d'Arfeuilles qu'une transmission de maraîcher à maraîcher peut s'avérer compliquée. L'outil bâtiment contraignant très fortement l'usage, même de petits changements de mode de production et d’organisation du travail font apparaître des problèmes d'ergonomie. Il serait intéressant d'avoir un retour d'ici quelque temps sur l'installation d'Arfeuilles.

Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l'Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l'Atelier Paysan sur "L'innovation par les Usage·R·E·s, un moteur pour l'agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021).

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