Etable semi auto-construite en bois de bardage

QuentinAP
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Etable semi auto-construite en bois de bardage

Message par QuentinAP »

Olivier Mouton m’a accueilli au GAEC des Pâquerettes pour une visite de son déchaumeur. Il s’est vite avéré qu’Olivier et ses associés avaient sur leur ferme, une source presque intarissable de bricolages et autres autoconstructions ingénieuses ou carrément impressionnantes. D’ailleurs, le bricolage dans la famille Mouton, c’est dans le sang. Quand un de ses frère l’aide sur la ferme, les deux autres, étant chaudronniers, lui fournissent bon nombre de pièces et compétences en métallurgie. La question de l’autoconstruction ne s’est donc jamais vraiment posée, elle a toujours été innée.

Ici, vaches, cochons et poules font bon ménage. Quand les premières profitent d’une étable parfaitement ventilée afin de produire du lait bio, dont une partie est transformé en fromage et yaourt, les seconds sont installés confortablement dans leurs cabanes, tandis que les troisièmes disposent de poulaillers mobiles. Au total, ce sont une 50ène de vaches et une dizaine de truies élevées en plain air qui composent la population de la ferme, produisant 80 à 100 porcelets par an. Afin de nourrir toute cette population, Olivier dispose de nombreuses prairies ainsi que de parcelles céréalières disséminées dans les monts du Parc du Pilat.
Vue de l’étable du GAEC des Pâquerettes.
Vue de l’étable du GAEC des Pâquerettes.
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Volets d'aération en bois de bardage

Au GAEC des pâquerettes, on n’hésite pas à se lancer dans des travaux d’envergure. Ainsi, c’est une partie de l’étable de 45m de long destinée à accueillir la 50ène de vaches de l'exploitation qui a été autoconstruite. Après avoir fait poser les travées et la charpente, Olivier et ses associés ont monté les murs. Étant donné que le toit de l’étable est isolé afin de récupérer la chaleur montante produite par les vaches afin de faire sécher la paille, il fallait trouver une solution pour aérer et apporter de la lumière par d’autres côtés. Il a donc été décidé de construire des volets d’aération s'ouvrant et se refermant au gré des conditions climatiques ainsi que d’utiliser des plaques en polycarbonate récupérées pour apporter de la lumière sur la partie supérieure.
Estimation des coûts :
- Pour le bardage, on peut compter 11/m².
- Les plaques en polycarbonate ont coûté 40euros pièce, soit 20euros le m²
- Pour le coût de fabrication des volets, Olivier estime que cela lui est revenu à environ 50eur/m² en comptant le temps que lui et ses associés y ont passé (le temps étant sans nul doute le plus gros poste de "dépenses").
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Pour automatiser la ventilation de leur étable, Olivier et ses associés ont fabriqué 500 volets en bardage bois dont l’ouverture/fermeture est reliée à un boitier et des boutons. Après avoir fabriqué un gabarit, ils ont monté le cadre en métal puis fabriqué les volets. Toute la difficulté étant de positionner les volets à même hauteur sur tous les cadres afin qu’il n’y ait pas d’ouvertures une fois fermés.
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Le système de fermeture/ouverture des volets fonctionne comme suit : un moteur avec tige filetée actionne un câble dont l’action est démultipliée via un système de poulies. Cela tire sur une tige métallique qui court tout le long du bâtiment. A chaque rangée de volet, est relié un câble dont l’action est liée à la tige métallique. Ainsi si on tire sur la tige métallique, on ouvre tous les volets en même temps.

Pour permettre au système de se refermer, ce sont des sandows installés au-dessus des volets qui, par leur action élastique vont reprendre la traction du câble, une fois que le moteur aura permis de donner du mou. Malheureusement ce système n’est pas très efficace puisque la tension exercée par les sandows n’est pas suffisante pour refermer totalement les volets. Il suffit néanmoins d’être un peu patient, ou d’avoir un peu de vent pour que ceux-ci se referment d’eux-mêmes, sous leur poids. Néanmoins, le système n’est pas très étanche et de nombreux petits courants d’air subsistent.
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Au dessus du système de volets, Olivier a également encastré des fenêtres en polycarbonate dans son bardage pour continuer à avoir de la lumière, même lorsque les volets sont fermés
Encore un peu de lecture ?
Vous aurez le choix entre :
Un semoir combiné sur base de déchaumeur : semoir-combine-sur-base-dechaumeur-t4157.html
Des barrières de stabulation en tuyaux de chauffage : barriere-stabulation-relevable-t4158.html
Un cadre d’attelage pour Manitou : systemes-attelages-pour-manitou-t4160.html
Une cage de transport pour Cochons : cage-transport-pour-cochons-t4161.html
Des cabanes qui auraient plu aux trois p’tits cochons : post5942.html#p5942
Des anciens épandeurs VICON retrouvent une nouvelle vie : posting.php?mode=reply&f=207&t=4143


Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usage·R·E·s, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021).
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Dernière modification par QuentinAP le 05 avril 2019, 16:16, modifié 1 fois.

QuentinAP
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Re: Etable semi auto-construite en bois de bardage

Message par QuentinAP »

Portail relevable en bois de bardage

Dans la logique d’autoconstruction d’une partie de l’étable du GAEC des Pâquerettes, Olivier et ses associés ont décidé d’en autoconstruire le portail. Grâce à son bardage en bois, il s’intègre parfaitement avec les volets d’aération latéraux réalisés auparavant (voir chronique ci-dessus). Ne disposant pas de la place nécessaire à une porte coulissante, Olivier a opté pour un modèle type « porte de garage » se relevant verticalement. Pour ce faire, un petit moteur soulève la porte via des câbles en aciers s’enroulant autour d’un axe horizontal situé au-dessus de la porte, tandis que cette dernière suit le trajet imposé via des rails dans lesquels coulissent des galets. Afin d’éviter la partie supérieure de l’étable, et vu que la porte ne se plie pas, un décrochement des rails a été réalisé à partir d’une certaine hauteur.
Le portail...
Le portail...
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Le blocage de la porte en position relevée se fait via un crochet qui se déverrouille grâce à un système de câbles enclenché par un petit boitier et des boutons poussoirs ouverture/fermeture.
Avant d’ouvrir, il faut tirer la manette (bleu) qui déverrouille le verrou via les câbles (verts), et on appuie ensuite sur le bouton qui va relever la porte via le moteur.
Avant d’ouvrir, il faut tirer la manette (bleu) qui déverrouille le verrou via les câbles (verts), et on appuie ensuite sur le bouton qui va relever la porte via le moteur.
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Détail du verrou côté droit. Il se déverrouille via le même système de câbles reliés par la pièce vue précédemment
Détail du verrou côté droit. Il se déverrouille via le même système de câbles reliés par la pièce vue précédemment
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Détail du rail de guide de la porte
Détail du rail de guide de la porte
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Coûts et matériaux
Au niveau des matériaux utilisés, on compte une surface d’environ 15m² de bardage en bois à 11eur/m², ce qui fait 165euros.
Pour la ferraille on peut compter 1euro/kg, donc une centaine d’euros.
Le reste (principalement le moteur et les câbles) a été récupéré et n’a rien couté.
Total estimé = environ 300euros sans le coup de main d’œuvre
Et si c’était à refaire ?
Olivier n’est pas sûr que l’opération de construction lui ait été rentable. Particulièrement à cause du temps de conception, de fabrication et de mise en place que ça lui a demandé. Il est en effet possible de trouver des portails de cette dimension à prix raisonnable. Mais il peut se targuer d’avoir un portail qui s’insère bien dans son étable et qu’il a autoconstruit !

Au chapitre des améliorations
Monter la porte ne semble pas poser de problème mais la redescendre s’avère délicat car le moteur n’est pas assez puissant pour retenir le poids de la porte, ce qui abîme celui-ci en l’entrainent à un rythme sur lequel il n’est pas calibré mais peut également être dangereux dans le cas où quelqu’un essayerait de passer par-dessous à ce moment-là. Il va de sois que le portail ne dispose pas de cellules de sécurité.


Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usage·R·E·s, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021).
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