Une touraille pour le malt caramel

Charles AP
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Une touraille pour le malt caramel

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La malterie du vieux silo fondée en 2013 et conduite par Laurent Coursière produit du malt à partir d’orge locale destinés aux brasseurs faisant le choix d’un produit local et de qualité. Il transforme aussi l’orge des paysans du Grand Sud-Ouest à la demande (maltage à façon), leur fournissant ainsi une solution alternative au maltage à la ferme. Son passé d’informaticien et son goût pour le bricolage lui ont permis d’autoconstruire la plupart des éléments de sa malterie. Des améliorations sont régulièrement apportées pour adapter la production à la demande et agrandir sa gamme de malts. Si le lancement de la malterie était un combat de tous les instants, la production atteint aujourd’hui un niveau lui permettant de vivre. Même si le prix de son malt ne peut rivaliser avec celui des malteries industrielles, il n’éprouve aucune difficulté à vendre son malt. Ceci illustre bien l’intérêt pour la brasserie paysanne et artisanale du développement de projets similaires. La malterie du Vieux Silo, pionnière de la démarche, pourra en inspirer plus d’un !

Présentation

Laurent Coursière a autoconstruit la grande majorité des éléments de sa malterie. Déjà équipé d’une touraille permettant la production de malt de base en grande quantité, il lui fallait se munir d’une touraille plus petite et pouvant atteindre de plus haute température pour assurer la production de malt caramel.
Caractéristiques
Capacité de production : 600 kg
Source de chaleur : Air chaud, résistances électrique
Durée de production : 15 – 40 h (fonction du niveau de torréfaction)
Consommation : 12 kW (soit 20 W/kg)
Coûts global : environ 12 000 €
- Structure et cuve : 10 000 € (réalisées auprès d’un chaudronnier)
- Résistances électriques, ventilation, circuit et électronique : 2000 €

Construction et fonctionnement
Ce torréfacteur fonctionne à l’air chaud pulsé. Utilisé pour produire du malt caramel, il permet l’évacuation efficace de l’eau contenue dans le malt vert. Sa capacité de production est de 600 kg de grain par lot en un temps variant de 5 à 14 h en fonction du degré de torréfaction souhaité.
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La cuve :
réalisée par un chaudronnier, il s’agit d’une cuve de 1500 litres, double paroi et isolée avec de la laine de roche. Une gaine perforée plaquée contre la paroi intérieure de la cuve permet de conduire l’air chaud provenant du ventilateur et de le diffuser dans la masse de grain.

La cuve est pourvue de deux ouvertures :
un trou d’homme pour introduire et vider le grain et une trappe donnant sur l’intérieur de la gaine d’aération pour le nettoyage de celle-ci.
Mise en rotation de la cuve : La rotation de la cuve permet une torréfaction homogène des grains. La cuve tourne lentement d’un seul tour et s’arrête toujours au même point (gaine perforée vers le bas). La mise en rotation est assurée par un axe central (servant aussi de canalisation pour l’admission d’air chaud) soutenu par deux paliers eux-mêmes supportés par un châssis en acier. La motorisation a été réalisée par Laurent, à partir d’un moteur de récupération couplé à un motoréducteur pour réduire la vitesse de rotation. La transmission est réalisée par une chaîne.

Production d’air chaud :
l’air est chauffé par 2 résistances électriques de 6 kW situées à la sortie du ventilateur. Le contrôle de la température est assuré par un thermostat actionnant les résistances électriques et dont la sonde est située dans la canalisation à l’entrée de la cuve.

Circulation de l’air en circuit ouvert : au début de la torréfaction, l’air frais et sec entre par la prise d’air, est propulsé par le ventilateur, chauffé par les résistances et introduit dans la cuve au niveau du centre de la paroi latérale. Une fois dans la cuve, l’air est diffusé dans le grain par une gaine perforée. Il ressort de la cuve chaud et humide au niveau du centre de l’autre paroi latérale pour être évacué par la cheminée.

Circulation de l’air en circuit fermé : à la fin de la torréfaction, le grain est sec, il n’est donc plus nécessaire d’évacuer l’humidité. Grâce à un système de trappe, il est possible faire circuler l’air en circuit fermé pour économiser de l’énergie.

Electronique et automatisation : la rotation de la cuve, le contrôle de la température et le fonctionnement de la ventilation sont automatiques et programmables. Tout a été réalisé par Laurent.

Points forts

• Bonne évacuation de l’humidité du malt vert durant la torréfaction
• Automatisation de l’ensemble du processus

Limites
• Ne permet pas de produire des malts très torréfiés
• Coût élevé

Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), dont la FNCUMA, la FADEAR, l’InterAFOCG, AgroParisTech et le CIRAD sont partenaires.

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