Laveuse à légumes racine

Remi P
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Laveuse à légumes racine

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Frédéric Deloule est maraîcher à Pernes-Les-Fontaines dans le Vaucluse. Il a auto-construit sa laveuse en 2020, il en est donc à sa deuxième saison d’utilisation. Il s’en sert essentiellement pour laver des carottes, et aussi un peu de navet, betteraves et radis noir (mais sur les radis la laveuse peut endommager un peu la peau). Son sol est sableux limoneux, pas très argileux, la terre ne colle donc pas trop à ses légumes.
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Conception :

Il s’est inspiré du modèle de Farm Hack  (https://farmhack.org/tools/root-washer) pour le tambour, et a utilisé comme base un châssis de pulvérisateur / sulfateuse, ce qui rend la laveuse déplaçable et permet de se servir des roues comme pivot pour pouvoir régler l’inclinaison du tambour. Il la règle avec un vieux cric posé sur un billot sous la barre d’attelage du châssis.

Les dimensions générales du tambour sont 2m de long et Øint80 cm. Le bardage est en planches de cèdre brut achetées en scierie, et le cerclage est réalisé avec des sections de buse PEHD annelé à double paroi. L’espacement entre les planches est petit, juste pour laisser passer l’eau. A noter qu’avec le temps la largeur des planches a pas mal bougée et que l’espacement s’est agrandi.

Le tambour repose sur 4 roues de chariot fixées au châssis. Comme l’intervalle entre deux annelures du drain était trop fin pour que la roue s’y loge, Frédéric a retiré une annelure à la meuleuse, ce qui laisse la couche intérieure du tuyau qui fait une bande de roulement parfaite pour les roues. Le tambour tourne alors avec très peu de résistance et est bien stable sur le châssis.
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Le cerclage sert aussi de bande de roulement pour les roulettes et de poulie à la courroie
Le cerclage sert aussi de bande de roulement pour les roulettes et de poulie à la courroie
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L’arrosage est réalisé avec un tuyau multicouche percé de trous de 1mm, qui est suspendu dans le tambour et relié directement à son réseau d’eau. Le nombre de trous n’est pas très grand car il manque de pression sur son réseau (moins de 2 bar). Une vanne accessible facilement lui permet de couper l’eau rapidement dès que les légumes sont lavés et d’éviter de la laisser couler pour rien.

Il a ajouté une porte à la sortie du tambour qui permet de maintenir les légumes à l’intérieur plus longtemps pour qu’ils soient suffisamment brassés. Un rack fait de deux cornières permet de placer deux caisses juste sous la sortie. Quand les légumes sont lavés il suffit d’ouvrir la porte pour que les légumes tombent dans la caisse. En fin de session de lavage il peut se servir d’un balais pour sortir les derniers légumes facilement.

A l’entrée du tambour un déversoir en bois permet d’alimenter facilement la laveuse. Frédéric a du rajouter un capot sous le déversoir car les carottes ont tendance à remonter un peu et pouvaient sortir du tambour. En plus de ça il a vissé des morceaux de tuyau d’arrosage pour faire un profil hélicoïdal sur la première partie du tambour, qui fait avancer les carottes vers l’avant et les brasse plus.
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Pour la motorisation il a acheté un moteur de 0,75 kW avec un réducteur. Il avait aussi acheté un variateur parce qu’il n’était pas sûr de la vitesse de rotation qui serait la bonne. L’entraînement se fait par une courroie à section trapézoïdale qui vient se prendre directement sur l’extérieur du tambour, entre deux annelures du drain.

Caractéristiques de fonctionnement :

Finalement, la vitesse de rotation du tambour qui va bien pour ses légumes est de 6 Tours/min. Cette vitesse peut sûrement varier en fonction du type de légumes, ou peut être de la nature du sol et donc de la terre sur les légumes, mais elle devrait globalement rester dans cet ordre de grandeur. C’est d’ailleurs une information qui manquait à Frédérique en concevant sa laveuse et c’est la raison pour laquelle il a installé un variateur.
Pour son débit d’eau il n’a pas pu le mesurer mais de son ressenti il consomme bien moins d’eau avec la laveuse que quand il lavait les légumes à la main avec un jet d’eau. Notamment parce qu’il peut couper l’eau facilement avec la vanne et qu’il n’avait pas de pistolet qu’il pouvait éteindre facilement sur le jet.

Il estime la quantité de légumes lavés à 100 kg de carottes en 10 ou 15 minutes, en fonction de la quantité de terre et de à quel point elle a séché. Et a la fois il peut mettre dans la laveuse jusqu’à 3 caisses de 15 kg chacune de carottes.

Retours d’utilisation :

Après deux saisons d’utilisation il est très satisfait de sa laveuse. A son avis elle ne lave pas forcément les légumes beaucoup plus vite qu’à la main et au jet d’eau, mais son utilisation est beaucoup plus ergonomique et moins fatigante – moins de manutention de caisses, presque pas de contact avec l’eau.

Pour accélérer et améliorer le lavage il trempe parfois ses légumes quelques minutes pour ré-humidifier la terre. Il a une terre peu collante mais d’après lui le trempage permet d’améliorer significativement le lavage, surtout avec une terre plus argileuse.

Comme améliorations il prévoit de rajouter des morceaux de tuyau d’arrosage vissés à l’intérieur du tambour sur toute la longueur pour mieux brasser les légumes. Pour le moment les carottes par exemple ont tendance à seulement glisser et ne pas forcément rouler sur elles mêmes, ce qui ne suffit pas à les laver complètement. Il utilise donc parfois un ballais pour les remuer un peu plus. L’ajout de morceaux de tuyau pourrait régler ce problème.
Pour palier au manque de pression il pourrait rajouter un surpresseur, ce qui lui permettrait de rajouter plus de trous sur son tuyau afin de mieux asperger ses légumes. Mais pour l’instant il compense ce manque avec du trempage et ça lui suffit.

Le réglage d’inclinaison avec le cric ne sert pas vraiment une fois qu’il a trouvé l’inclinaison qui lui convient. Pareil avec le variateur de vitesse, il l’avait acheté car il ne savait pas quelle vitesse conviendrait mais maintenant qu’elle est réglée il ne la change quasiment jamais. C’est donc des éléments dont il pourrait se passer pour un second modèle.

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